Le traumatisme crânien correspond à une lésion cérébrale d'origine traumatique. On y associe aussi les autres lésions cérébrales acquises, prinicpalement l'accident vasculaire cérébral (AVC), la ruptures d'anévrysme, l'anoxie cérébrale et la tumeur.
La principale cause des traumatismes crâniens est représentée par les accidents de la voie publique, mais il existe aussi de nombreuses autres causes, en particulier les accidents de sports, les actes de violences, agressions, accidents domestiques, suicides.
Bien que nous ne disposions pas de chiffres officiels en France, l'incidence du traumatisme crânien est d'environ 200 cas pour 100 000 habitants par an, dont un peu moins de 10% sont sévères. Le nombre de personnes concernées est donc estimé à environ 120 000 par an en France, dont environ 10 000 situations sévères.
Les principales lésions sont provoquées par l'accélération, la décélération ou la rotation violente du cerveau, qui entraînent l'étirement ou le cisaillement des axones (sorte de câbles) à l'intérieur du cerveau. Ces lésions peuvent être plus ou moins sévères et/ou étendues. Elles peuvent entraîner une perte de connaissance brève ou un coma prolongé.
Il existe également d'autres types de lésions, appelées contusions, c'est à dire des lésions focales, souvent de nature hémorragique, liées à l'impact du cerveau contre des obstacles durs le plus souvent, les reliefs osseux à l'intérieur du crâne.
On distingue habituellement trois niveaux de gravité :
Pour les traumatismes crâniens légers, les séquelles les plus fréquentes sont le syndrome post-commotionnel associant céphalées, sensations vertigineuses, fatigue et des difficultés cognitives et émotionnelles. Ces troubles guérissent dans 90% des cas en moins de 3 à 6 mois, 10% gardent des séquelles plus ou moins importantes. Mais ces traumatismes peuvent aussi être compliqués par le retentissement psychologique de l'accident (en particulier par l'état de stress post-traumatique caractérisé par des souvenirs envahissants et répétés de l'accident ou de ses suites).
Pour les traumatismes crâniens modérés à sévères, les séquelles peuvent être plus importantes :
Les cas les plus graves réalisent un état d'éveil non répondant (anciennement EVC, état végétatif chronique) ou un état pauci-relationnel. Ces états se caractérisent par une altération persistante de la conscience, limitant totalement (éveil non répondant) ou partiellement (état pauci-relationnel) les capacités de communication et d'interaction avec l'environnement.
Les déficits consécutifs à ces séquelles ont un impact sur la vie quotidienne et compromettent fortement la réinsertion sociale, familiale, scolaire et professionnelle des personnes. Ils retentissent profondément sur la famille et les proches, qui doivent être accompagnés et soutenus.
Leur prise en charge repose sur des équipes spécialisées en rééducation et en réadaptation dans un premier temps (services de médecine physique et de réadaptation). À distance de l'accident, l'accompagnement sur le long terme devra se faire avec les proches et des équipes médico-sociales et sociales ayant une réelle connaissance de la problématique, au sein de services et/ou établissements adaptés.
Chaque lésion est unique, chaque blessé est unique, chaque famille est unique, chaque trajectoire de vie est unique.
Pour que chaque personne cérébro-lésée puisse réaliser un parcours de vie conforme à son projet et à ses besoins, il faut soutenir la création sur tout le territoire national de dispositifs caractérisés par la souplesse, la proximité, la mutualisation, l'efficience. À savoir de véritables plateformes locales de services coordonnées auprès des personnes cérébro-lésées et de leurs proches.
Ces dispositifs permettront :
Ils devront s'appuyer sur les établissements et services spécialisés dans l'accompagnement des personnes cérébro-lésées quand ils existent et avoir un lien très fort avec les associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés.
L'UNAFTC remercie le professeur Philippe Azouvi qui a largement contribué à la rédaction de cet écrit.
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