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Le coma

Des lésions cérébrales graves peuvent entraîner un coma. « C’est un état dans lequel la personne a les yeux fermés et ne répond à aucune stimulation », précise Edwige Richer, neurologue et spécialiste de médecine physique et réadaptation.

Quelles sont les causes du coma ?

Le coma est un symptôme. Il peut survenir suite à une intoxication, un manque d’oxygène ou à un traumatisme crânien. Dans ce dernier cas, le coma est un symptôme de lésions cérébrales qui peuvent être de trois types.

Les lésions axonales

Les lésions axonales diffuses sont l’origine la plus fréquente du coma. Les neurones sont constitués d’un corps cellulaire et d’un axone, une « tige » qui part du corps cellulaire pour se « connecter » dans les zones motrices et sensorielles du cerveau. Le coup et le contre-coup lors du traumatisme crânien provoquent la rupture d’axones. La rupture d’un grand nombre de ces « tiges » induit le coma.

Les lésions expansives

Les lésions cérébrales expansives sont sont des lésions qui grossissent et compriment la structure centrale du cerveau, c’est-à-dire la zone d’éveil. Ces lésions engendrent des contusions focales, ou œdèmes cérébraux.

L’anoxie cérébrale

Enfin, la troisième cause possible de coma est l’anoxie cérébrale, privation totale d’oxygénation du cerveau. Contrairement aux autres cellules de l’organisme, les neurones sont très sensibles au manque d’oxygène et ne peuvent survivre à ce manque au-delà de quelques minutes. Ne recevant plus cet élément essentiel à leur fonctionnement, ils meurent. Si l’anoxie est étendue, cela conduit au coma.

Le cerveau peut souffrir d’une baisse de l’apport d’oxygène (hypoxie) dans des circonstances variées : insuffisance respiratoire , anémie aigüe, défaillance cardio-respiratoire majeure, arrêt cardiaque. L’intoxication au monoxyde de carbone constitue une cause relativement fréquente d’anoxie cérébrale. Le traumatisme crânien peut aussi provoquer des évènements qui entraînent cette privation.

 

Comment évalue-t-on la profondeur du coma ?

La sévérité du coma, appelé souvent profondeur du coma, se mesure à l’aide de l’échelle de Glasgow (ou score de Glasgow, Glasgow Coma Scale, GCS, en anglais). C’est un indicateur du niveau de conscience de la victime d’un traumatisme crânien. Il est réalisé à partir de stimuli douloureux mais non dangereux pour la personne. Trois éléments sont observés : la réponse du regard, la réponse verbale et la réponse motrice. Selon le niveau de réponse (de nulle à normale), il est possible d’évaluer la profondeur du coma.

 

Quelle est la prise en charge ?

Lorsqu’une personne est dans le coma, elle est soignée en réanimation. L’objectif est de maintenir la personne dans un état stable et de compenser toutes les fonctions vitales défaillantes : respiration, régulation cardiaque, alimentation, excrétion...  Ces fonctions, qui sont sous le contrôle cérébrale, vont faire l’objet de suppléances techniques et d’appareillages (respirateur, sonde gastrique, sonde urinaire…). S’il y a un œdème cérébral ou une infection, des médicaments sont injectés. En complément, pour traiter les hématomes ou nettoyer les contusions cérébrales, il peut être nécessaire d’avoir recours à la chirurgie. Elle intervient également pour la pose d’une sonde qui mesure en continue la pression intracrânienne. En cas de troubles respiratoires, la personne est intubée. Pour supporter tous ces soins, la personne est placée sous sédation.

« Il est exceptionnel qu’un coma dure plus d’un mois », précise Edwige Richer « une personne qui ouvre les yeux n’est plus dans le coma. Elle passe à un autre stade, comme l’état d’éveil non-répondant ou l’état pauci-relationnel ».

 


Pour approfondir

  • Sortir du coma, un livre de François Cohadon : lire l'article
  • Sortir du coma, podcast documentaire de France Culture : lire l'article
  • Le coma, la forme la plus sévère d'altération de la conscience : dossier spécial à consulter sur le site de l'Inserm  Icône-lien-externe-nouvelle-fenêtre