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22/07/2021
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Déconjugalisation de l’AAH : communiqué de l’UNAFTC et du Collectifs handicaps

Le 17 juin dernier, lors de l'examen en deuxième lecture à l'Assemblée nationale de la proposition de loi « portant diverses mesures de justice sociale », les débats n’ont pas permis de faire aboutir l'une des mesures phare prévoyant que les revenus du conjoint ne soient plus pris en compte dans le calcul de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH). Cette proposition a finalement été rejetée.

L’allocation aux adultes handicapés, un droit personnel et non un droit familial

- par Émeric Guillermou, président de l'UNAFTC

Sur le parvis du Trocadéro est érigée une dalle où figure la mention : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés. S'unir pour les faire respecter est un devoir sacré. ».

En 1966, la Commission des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU), désireuse de protéger les plus pauvres écrivait : « La précarité est l'absence d'une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux personnes et familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L'insécurité qui en résulte peut-être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté, quand elle affecte plusieurs domaines de l'existence, qu'elle devient persistante, qu'elle compromet les chances de ré-assumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible. ».

La misère engendre la honte et porte gravement atteinte à l'estime de soi. L'impossibilité d'accéder à ses droits fondamentaux résulte du manque d'estime des autres qui engendre l'humiliation.

La misère est donc un déni permanent de la dignité humaine telle que la définit par exemple le sociologue Vincent de Gaulejac : « La dignité est le sentiment qu'un individu ressent, et qu'on lui donne, de faire partie de la communauté des hommes et d'être traité avec le respect dû à la personne humaine. Elle s'étaie sur ces deux composantes de l'identité : le respect de soi et le respect que les autres vous portent […]. [Elle] évoque l'idée de réciprocité. »

Il y a bientôt 50 ans, René Lenoir, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Santé Simone Veil présentait la mise en place de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) comme une volonté de protéger la dignité de chacun.

« La dignité de tout homme dépend de son degré d'autonomie, et l'autonomie suppose des ressources suffisantes ».

L’Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés (UNAFTC) rappelle que la liberté de ne pas rester seul et d'avoir une vie sentimentale, le respect de la vie privée, du choix du lieu de vie, le droit à une protection sociale personnelle sont aujourd'hui des droits fondamentaux.

En remplaçant la solidarité nationale par la précarité d'une solidarité familiale, on organise la perte de l'effectivité de ces droits : l’AAH est un droit personnel, non un droit familial.

Il est encore temps d’adopter une véritable avancée sociale

Le Collectif handicaps, dont est membre l’UNAFTC, appelle le Premier ministre et le président de la République à faire voter l'individualisation de l'AAH et adopter cette « véritable avancée sociale, partagée par l’ensemble des forces politiques de notre pays ».

Lire en ligne ou télécharger le communiqué de presse du Collectif handicaps

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