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Qu'est-ce que la lésion cérébrale acquise, ou cérébro-lésion ?

La lésion cérébrale acquise est une blessure au cerveau ou au système nerveux central, provoquée par un événement le plus souvent instantané :

  • un traumatisme crânien ;

  • un accident vasculaire cérébral (embolie cérébrale ou rupture d’un vaisseau sanguin) ;

  • une anoxie ;

  • une tumeur cérébrale et/ou son exérèse (intervention chirurgicale) ;

  • un agent infectieux ou toxique entraînant la destruction de cellules nerveuses.

Les lésions cérébrales sont qualifiées d’acquises lorsqu’elles ne sont pas d’origine congénitale (en raison d’une maladie génétique, par exemple), fœtale ou survenues au moment de l’accouchement.

La professeure Pascale Pradat-Diehl, cheffe de service de médecine physique et de réadaptation à l’Hôpital de la Salpêtrière, précise : « Historiquement, les patients atteints de lésions cérébrales acquises sont celles victimes d’un traumatisme crânien. Le groupe a désormais été ouvert aux victimes d’accident vasculaire cérébral, d’anoxie cérébrale, de certaines encéphalites, certaines méningites, des tumeurs cérébrales bénignes… Tout ce qui a pu générer une lésion cérébrale non évolutive, non dégénérative ».

 

La sévérité des lésions

Pour évaluer la sévérité des lésions cérébrales acquises, il n’existe pas d’outil unique. Les médecins utilisent celui en rapport avec la cause des lésions. Ainsi, pour des lésions cérébrales consécutives d’un traumatisme crânien, c’est le calcul du score de Glasgow (ou échelle de Glasgow) qui est appliqué. Dans le cas d’un accident vasculaire cérébrale, les professionnels de santé se réfèrent à l’échelle NIHSS (National institutes of health stroke scale) qui permet d’évaluer le déficit neurologique et sa gravité, ou à l’échelle de Rankin.

« Il y a des échelles pour évaluer la sévérité initiale de la pathologie ainsi que des échelles qui mesurent la sévérité des séquelles » ajoute la neurologue. Ces outils sont complémentaires aux examens qui peuvent être pratiqués : examen radiologique, imagerie médicale, mesures des paramètres vitaux…

Dans le cas d’enfants et de tout-petits, ils sont adaptés pour tenir compte des capacités liées à leur âge, à leur stade de développement et antérieures à l’accident.

 

La prise en charge

À l’instar de l’évaluation de la sévérité des lésions cérébrales acquises, il n’existe pas de prise en charge unique des patients. Celle-ci dépend de l’origine des lésions, de la pathologie et de la sévérité initiale. Un traumatisme crânien léger peut être traité aux urgences sans nécessité d’hospitalisation par la suite. Des situations plus sévères peuvent conduire le patient en réanimation et souvent en neurochirurgie. Un accident vasculaire cérébral nécessite une prise en charge dans un service de neurologie vasculaire ou neurovasculaire. Chaque situation requiert des interventions différentes, parfois multiples et dépendantes de l’évolution dans les premières heures et jours suivants.

Les traitements à suivre dépendront des difficultés séquellaires. Un accident neurologique peut entraîner des problèmes de motricité, des problèmes respiratoires, comportementaux, des handicaps plus ou moins sévères.

Pour une prise en charge optimale, il est nécessaire d’évaluer le plus précisément possible les séquelles. Pour cela, il est indispensable de savoir quelles étaient les capacités du patient avant que survienne le traumatisme crânien ou la pathologie. Au stade de la rééducation, l’évaluation de la sévérité des lésions cérébrales est assimilable à « un puzzle à reconstituer ». Dans tous les cas, en plus des informations sur la sévérité initiale des lésions, d’éventuelles autres lésions qui peuvent restreindre l’activité et d’éventuelles autres pathologies, il faut rassembler celles sur le mode de vie, l’environnement, les centres d’intérêt de la personne dans sa globalité.

 


Le rôle essentiel des proches

Les difficultés des patients atteints de lésions cérébrales acquises peuvent être d’ordre cognitive, comportementale, motrice et végétative. Les bilans médicaux neuropsychologiques sont utilisés pour évaluer le niveau de ces difficultés. Mais les proches ont un rôle déterminant dans cette évaluation.

« Plusieurs études ont démontré que les questionnaires remis à l’entourage proche contribuaient de manière très pertinente à l’évaluation », confirme Pascale Pradat-Diehl, « les proches évaluent bien la sévérité des conséquences des lésions cérébrales acquises sur la vie quotidienne des patients ». Grâce à cette évaluation précise, le parcours de soin peut être parfaitement adapté aux difficultés de la personne et à ses potentialités.

 

Comprendre en quelques minutes

Film d'animation réalisé dans le cadre de la web-série Casse-tête, un projet parrainé par l'AFTC Alsace (Association de familles de traumatisés crâniens et cérébrolésés).